jeudi, novembre 30, 2006

MARTINIQUE

SOURCE : Nouvel Obs 16 aout 2006

Baroin se veut rassurant sur les avancées de l'enquête sur le crash alors que le directeur du BEA s'interroge toujours sur le comportement des pilotes.

Les autorités s'emploient à "accélérer toutes les procédures qui, malheureusement, sont rendues complexes et plus longues que ne le souhaiteraient les familles", a assuré le ministre de l'Outre-Mer, mercredi 16 août, en réponse à la colère des familles de victime du crash de la West Caribbean Airlines le 16 août 2005.

François Baroin, en déplacement en Martinique pour assister aux cérémonies commémoratives de la catastrophe aérienne qui avait coûté la vie à 160 personnes, dont 152 Français originaires de Martinique il y a un an, a rappelé sur RTL les multiples facteurs qui ralentissent l'enquête. "Ca s'est passé en territoire étranger", au Venezuela, l'avion avait décollé "du Panama", "les pilotes étaient Colombiens", a indiqué François Baroin. "Il y a plusieurs lieux, plusieurs pays, plusieurs types d'enquête, des expertises techniques (...) sur les conditions de décollage, sur la quantité de carburant, sur la compagnie, sur la formation des pilotes", a-t-il énuméré, avant de constater: "Ca prend du temps".

"Altitude intenable"

Concernant le pilotage de l'avion, le directeur du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) Paul-Louis Arslanian souligne dans une interview au Parisien/Aujourd'hui en France que l'équipage de l'appareil était "monté à une altitude intenable".
"Nous savons que l'équipage est monté à une altitude qui était à la limite de ce que les moteurs permettaient.
A cette altitude, il n'était pas possible de faire fonctionner tous les équipements, comme par exemple le dégivrage, et de maintenir à la fois l'altitude et la vitesse de l'avion", déclare notamment Paul-Louis Arslanian.

Interrogé sur l'analyse des moteurs du MD-82, le directeur du BEA précise que "les expertises ont été effectuées en mai et juin": "Nous attendons les résultats définitifs.

A ce jour, on peut dire que ces examens sont cohérents avec ce que l'on savait.
Les deux moteurs fonctionnaient au moment de l'accident". A la question de savoir alors pourquoi les pilotes ont dit à la radio que les moteurs étaient éteints, le directeur du BEA répond qu"'ils ont effectivement donné cette information à la tour de contrôle, alors que les moteurs fonctionnaient". "Reste à comprendre pourquoi", ajoute-t-il.

En direction des familles, Paul-Louis Arslanian avertit que "l'enquête sera longue, certainement trop longue pour les familles. Mais je suis certain que la vérité sera établie".

Renforcement des contrôles techniques

Selon le ministre d'Outre-mer, la catastrophe "la plus importante de toute l'histoire du transport aérien en France" a cependant contribué à accélérer "la prise de conscience" et conduit la France à être "à l'avant-poste des contrôles techniques et aléatoires sur les avions". Il a évoqué des "renforts d'effectifs" et "l'objectif d'aller au moins à 2.000 contrôles aléatoires pour tous les avions qui sont en escale en France au cours de l'année prochaine".

François Baroin a également rappelé la publication en mars par l'Union européenne d"'une liste noire des compagnies aériennes qui ne respectent aucun critère de sécurité".

Au cours des cérémonies commémoratives de mercredi, le ministre de l'Outre-Mer dévoilera une stèle où sont inscrits les noms des 152 victimes martiniquaises du crash survenu le 16 août 2005. (AP)

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