lundi, mai 07, 2007

Les gendarmes du ciel

Depuis la malédiction de l’été 2005 qui restera dans les mémoires pour son nombre incroyablement élevé d’accidents d’avions (111),
l’IATA (Association internationale du transport aérien) s’est engagée avec acharnement dans la bataille de la sécurité aérienne avec pour objectif de faire baisser de 25% en 2008 le taux d’accidents.
Les efforts essentiellement concentrés sur la sécurité des pistes, les dommages au sol, la sécurité des vols cargos et de fret, la désignation des Etats ou des transporteurs défaillants, l’attribution du label de sécurité haut de gamme IOSA… semblent avoir donné quelques résultats.

Car l’organisation internationale n’a fait état en 2006 que d’un total de 77 accidents. Soit un taux inférieur de moitié à celui enregistré dix ans plut tôt avec 0,65 accident par million de vols contre 1,32 en 1996.

Par ailleurs, Bruxelles qui avait, au lendemains de la série noire de crashs de 2005, tapé du poing sur la table en publiant une liste noire de compagnies aériennes dangereuses, peine encore à se faire crédible, après une troisième édition de cette liste.

Le plus étonnant c’est que ces interdictions concernent une centaine de compagnies qui n’ont ni les moyens de desservir l’Europe ni même l’intention, le comble c’est que certaines ont disparu du ciel depuis belle lurette.
Ces compagnies concernent le Kazakhstan, le Kirghizistan, la RDC, la Sierra Leone, le Swaziland et la Guinée équatoriale.La Russie (taux d’accidents le plus élevé avec 8,6 crasches par million de vols soit 13 fois la moyenne mondiale) et l’Afrique (4,31 par million de vols) accaparent le gros des soucis de la commission européenne.

L’Amérique latine et l’Indonésie échappent curieusement à la trappe bien qu’elles aient meublé régulièrement les rubriques “accidents aériens” avec ceux d’Adam Air, de Garuda ou de West Caribbean.

Cette dernière dont l’accident en 2005 avait coûté la vie à une centaine de passagers serait même, après expertise, servie de pièces détachées contrefaites dans la maintenance de son parc.

Il est des compagnies qui, après avoir été noircies, ont été réhabilitées plus tard. C’est le cas de Phuket Air (Thaïlande) et Das Air Cargo / Dairo Air services (Ouganda / Kenya) qui ont amélioré leurs carences sécuritaires.
D’autres, à l’instar d’Aeroflot, se sont mises à niveau et ont reçu le label IOSA de sécurité.

L’Europe, gendarme du ciel, n’est pas en reste. La Bulgarie a ainsi interdit à cinq de ses transporteurs de voler vers les Etats de l’Union avant qu’ils n’adoptent les critères requis de maintenance et de qualification.

Mais malheureusement, certaines compagnies usent de pots-de-vin et de moyens détournés (changement de dénomination ou de nationalité) pour continuer à voler. Le Liberia et le Kirghizistan seraient les maîtres de la spécialité.

Toutefois, cette liste a porté ses fruits car nombreuses sont les “tombes volantes” à avoir été impitoyablement clouées au sol.

Oumar DIAGANA :http://www.tunishebdo.com.tn/article.php?rid=3&id=28260

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