lundi, juillet 17, 2006

EN MARGE DU PROCES DU CRASH DE SAINT BARTH

Karine Paris, présidente de l’Association des familles de victimes

«Le ministère public a compris nos attentes»

Contrairement au procès du crash du Mont Saint Odile où les familles ont manifesté leur «déception» quant aux réquisitions du ministère public qualifiées d’insuffisantes, les parties civiles des ayant droits des passagers du crash de Saint-Barth ont exprimé leur reconnaissance au procureur de la République Patrick Quincy à l’issue du procès. Pour Karine Paris, présidente de l’Adfv, «le ministère public a compris nos attentes de justice et de reconnaissance des faits». S’agissant des sanctions demandées, à l’égard de Richard Degryse, Karine Paris a estimé que le procureur avait demandé une peine adoucie par un sursis total et une interdiction d’exercer qui lui semble «naturelle face à une personne qui de toutes façons ne connaît pas la réglementation aérienne. Car il aura beau dire : engager du personnel intérimaire qualifié de «sac de sable», c’est une atteinte à la sécurité" . S’agissant de la compagnie aérienne et de l’amende de 100 000 euros demandée, la présidente de l’Adfv qui déplore le manque d’intérêt de la presse nationale pour les débats, veut voir dans la publication du jugement dans deux périodiques nationaux la plus importante des sanctions : «cela permettra au grand public de prendre connaissance de ce qui s’est passé et de la façon dont Air Caraïbes traite ses passagers».

Claude Lienhard, avocat de l’Adfv et de la Fenvac
«Très satisfait des conditions du procès»

Spécialiste des accidents et catastrophes, Claude Lienhard qui représentait l’association des familles de victimes et la Fenvac sait à quel point l’accueil et la prise en charge des familles est importante à l’aune des procès. Il s’en était d’ailleurs inquiété s’agissant de celui de Saint-Barth et l’avait fait savoir au ministère de la justice en mars dernier. «Force a été de constater que les conditions matérielles dans lesquelles s’est déroulé le procès ont été très satisfaisantes. Les familles ont été bien accueillies et malgré un agenda qui nous semblait à première vue court, l’audience s’est déroulée normalement dans un confort parfait. Les débats ont été contradictoires et chacun a pu s’exprimer. C’est un point important. Rien n’a été évité. Aujourd’hui la juridiction a tous les éléments pour rendre sa décision ». Sur la peine requise par le ministère public, maître Lienhard estime que « tous les éléments sont réunis pour entrer en voie de condamnation. Dans une situation juridique bien cadrée par la loi Fauchon du 10 juillet 2000 relative à la responsabilité pénale en cas de délits non intentionnel, le juge a une marge d’appréciation pour reconnaître la personne physique et la personne morale pénalement fautive».

Guiraute Pierrette , rédacteur en chef du Journal de St. Barth

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